Interview de Burundi-Bwiza avec M. Tabu Abdallah Manirakiza, auteur burundais sur la spiritualité.

@Burundibwiza.com mise à jour. / Le rêve n’est rien d’autre le souvenir que l’âme ramène de ses randonnées nocturnes pendant que le corps physique s’endort. @ M.Tabu Abddallah MANIRAKIZA./

BB. M. Abdallah Tabu Manirakiza, vous venez de publier deux que vous avez sous-titrés « autobiographie spirituelle ». Avant de nous résumer le contenu, pourriez-vous vous présenter ou nous donner un bref aperçu de votre vie en tant qu’écrivain ? 

TAM – Je suis statisticien et informaticien de formation, spécialisé en modélisation macroéconomique et en gestion des bases de données. Quinze ans d’expérience d’analyse économique, sept ans comme ministre (chargé de la Planification ensuite des Finances). Dix ans comme professeur vacataire dans des instituts de statistiques (statistiques appliquées et comptabilité nationale). Actuellement Secrétaire Général Adjoint à la CEEAC en charge du département des programmes, du budget, de l’administration et des ressources humaines.

Ayant vécu plus de 32 ans en exil, il m’est souvent arrivé de me demander si je n’étais pas sur terre par erreur. Mais finalement je me suis rendu compte que plus la vie me malmenait, plus je développais l’esprit de compassion. Progressivement j’ai découvert les lois les lois spirituelles et l’immortalité de l’Âme. C’est fort de la compréhension que j’ai eu de la vraie nature de l’homme, que j’analyse le parcours de ma vie sous le prisme du karma et de la réincarnation au lieu de juger mes contemporains ou les rendre responsables de mes mésaventures. Pour moi, toutes les âmes sont appelées à évoluer et se perfectionner pour atteindre la pureté divine dont elles émanent. Ce qui m’anime en tant qu’écrivain, c’est de répandre l’amour divin car j’en ai aussi largement bénéficié.

BB. M. Pourriez-vous nous résumer vos deux livres ?

TAM – Le premier livre est intitulé « Sur ma voie du Retour à la Maison.» Dans ce livre, une succession de coïncidences qui, de prime abord, n’avaient aucun lien causal entre elles m’a poussé à me poser des questions sur le sens de mon existence sur terre. Je citerais, entre autres, la découverte de mes facultés extrasensorielles et de mes énergies de guérison. A cela s’ajoute une forte protection que j’ai ressentie tout au long de ma vie ainsi que des enseignements spirituels qui me sont arrivés « comme par hasard ». Tout ceci m’a fait découvrir que le hasard n’existait pas et que seul l’amour devrait gouverner les relations avec nos contemporains.

Le second livre est intitulé « De Fil en Aiguille ». Dans ce livre, j’essaye d’expliquer les liens de causalité entre les faits que j’ai vécus. Ici je passe en revue tout ce que je considère comme faisant partie du fil conducteur de mon parcours spirituel. J’apporte au lecteur le contenu des lois spirituelles.

BB. – Pourriez-vous nous parler un peu de ces lois spirituelles ?

TAM – Toutes les grandes religions et cultures enseignent un principe fondamental que l’on pourrait résumer ainsi : Traite les autres comme tu voudrais être traité ou Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse.

Les lois spirituelles approfondissent ce principe universel. Ces lois enseignent l’amour inconditionnel. Les deux plus importantes lois sont la loi du karma et la loi de la réincarnation qui dont l’application transforme complètement le sens de la vie. Elles peuvent sommairement se résumer dans les deux lois de Richard Maybury qui s’énoncent comme suit : 1- respectez tous vos engagements, 2- ne portez atteinte ni aux personnes ni à leurs biens.

BB. –  Quels sont les éléments de votre histoire personnelle qui vous ont marqué et inspiré le contenu de vos livres ?

TAM – Je citerai notamment les énergies de guérison de ma mère, les rêves prémonitoires de mes parents et proches parentés, les facultés extrasensorielles de ma tante et j’en passe. Moi-même j’ai constaté que je pouvais avoir des rêves prémonitoires et dégager des énergies de guérison. A cela s’ajoute cette présence divine qui m’a accompagné en tout et partout. C’est comme si le chemin de ma vie était tracé longtemps à l’avance et que les difficultés que je j’ai rencontrées étaient placées sur mon chemin dans le but de m’enseigner.

Au début je voulais écrire une biographie classique qui retrace de façon linéaire le parcours de ma vie. Mais j’ai hésité à maintes reprises car une voix intérieure me poussait à me poser des questions sur le contenu du message à transmettre.  

C’est à partir du 20 novembre 2016 que j’ai eu l’inspiration d’orienter mes livres vers une biographie spirituelle en l’accompagnant par un message positif. Le rêve que j’ai eu cette nuit-là m’a inspiré non seulement le titre du premier livre, mais également le contenu. C’est alors que tous les souvenirs d’enfance sont remontés à la surface. Depuis lors je note systématiquement tous mes rêves pour essayer de comprendre les messages qu’ils me transmettent. Depuis lors, j’ai déjà enregistré plus de 2600 rêves que je m’efforce de lire régulièrement.

BB. – Votre deuxième prénom ou nom swahili, ”Tabu” (Tracas, désolation, malheur, mésaventure), est évocateur de votre vie. Pourquoi ce nom ?

TAM – Je ne pense pas que ce nom est évocateur de mon parcours dans la vie ni de mon contrat d’âme. Je suis convaincu que la terre est un terrain d’apprentissage pour l’Âme. L’apprentissage se fait dans la douleur et je suis plutôt très heureux d’avoir eu ce parcours qui a contribué à ma purification en tant qu’âme. Lors de la présentation du premier livre j’ai donné l’exemple du minerai de fer qui doit être chauffé à une très haute température, puis passer entre le marteau et l’enclume du forgeron pour être débarrassé de ses impuretés. L’Âme a besoin de telles expériences pour brûler son karma.

Une petite explication s’impose ici : le Karma est un terme sanskrit pour « action ». Elle est équivalente à la loi de Newton : « A chaque action, il y a une réaction égale et opposée ». Quand nous pensons, parlons ou agissons, nous créons une force qui va réagir en conséquence pour nous faire récolter ce que nous avons semé. L’âme étant éternelle, et devant évoluer dans un repère éphémère – qui est le monde physique – elle doit changer de corps car ce dernier est condamné à vieillir et s’effriter. A chaque réincarnation, l’âme vient avec son colis de karma. La loi du karma n’est pas une punition en soi ; au contraire, elle nous apprend, nous éduque et nous appelle à devenir la meilleure version de nous-mêmes.

BB. – Vos livres semblent véhiculer des messages contraires à ceux que nous entendons dans les religions. Qu’en dites-vous ?

TAM – Mes livres enseignent l’amour, rien que l’amour. Par exemple, le message essentiel des convictions que je tire de la compréhension des lois spirituelles est contenu dans la dernière phrase de mon premier livre qui est en même temps un souhait. « Permettrait-il seulement à mes concitoyens d’essayer de comprendre la nature des relations avec nos contemporains au lieu de les juger et de les rendre responsables de nos malheurs ; il aurait pleinement atteint son objectif ».

Ce message exprime mes profondes croyances sur les deux principales lois à savoir la loi du karma et la loi de la réincarnation, qui sont des lois universelles qui s’appliquent à toutes les Âmes (à tous les êtres, si vous voulez) qu’ils y croient ou pas ; et ce indépendamment de ses convictions dogmatiques. C’est un message d’amour que toutes les religions enseignent.

La différence de mon approche est que j’essaye de découvrir par moi-même au lieu de fonder mes croyances sur les convictions d’autrui. C’est le principe sacro-saint de la spiritualité.

BB. – Vos livres sont spirituels ? Pourquoi un tel choix ?

TAM – Ce choix est une conséquence logique à mon parcours. Il est écrit dans mon premier livre que « je me considère comme un chercheur spirituel qui a ressenti le besoin de quitter l’immobilisme et qui a décidé de ne pas attendre que la nourriture spirituelle vienne tomber dans une bouche paresseusement ouverte. Un chercheur de Lumière qui, somme toute, sait déjà que les perles ne seront jamais jetées aux pourceaux. »

Après avoir analysé tout le parcours de ma vie, mes recherches m’ont emmené à orienter le livre vers un témoignage spirituel et non plus rester dans des considérations terre à terre.

Vous lirez à ce propos dans l’introduction de ce premier livre ceci : « J’ai en effet, dès mon jeune âge, essayé de comprendre le sens de mon existence sur terre.  Ce fut à la suite d’une succession de coïncidences, qui de prime abord, n’avaient aucun lien causal entre elles ».

La découverte des Lois spirituelles m’a bien édifié sur la nature de ce lien causal. C’est sur cet aspect que je reviens dans mon second livre.

BB. – Vous prêchez la tolérance et d’autres valeurs, manquent-elles dans ce pays ? 

TAM – C’est toute la planète qui est malade. Déjà en 1990, le savant suisse Jean-Jacques Babel a constaté que depuis les 56 derniers siècles, l’humanité a mené 14.500 guerres qui ont provoqué trois milliards et demi de morts. Cela représente la moitié de la population mondiale d’aujourd’hui. Nous avons là une moyenne de 2,5 guerres qui emportent plus de 625 000 âmes chaque année.

Pour la seule année 1991 on a enregistré 52 guerres ou foyers de crise sur notre Terre. Cette année-là a vue plus de 100 idéologies s’opposer dont la requête était manifestement assez importante pour justifier à nouveau le massacre de plusieurs millions d’hommes.

Aujourd’hui l’on recense plus de 50 guerres ou conflits ouverts dans le monde. A cela il faut ajouter les attentats qui se perpétuent au quotidien. Selon les auteurs du rapport annuel Global Peace Index, édition 2016, il n’y aurait maintenant que 10 pays qui peuvent être considérés comme totalement exempts de conflits dans le monde.  Selon les estimations de l’Institut pour l’Economie et la Paix, rédacteur de ce rapport, le coût des violences représente 12,6% du PIB mondial.

La base de tous ces conflits n’est rien d’autre que l’intolérance. Aujourd’hui les incitations à la haine sont monnaie courante même dans les pays dits civilisés. Le financement de ces guerres et conflits n’a pas de frontières.

BB. – A part ces deux livres, comptez-vous en écrire d’autres ?

TAM – Certainement. Je suis actuellement sur deux chantiers en rapport avec la relation entre la vie onirique et celle à l’état d’éveil. Le sommeil n’est rien d’autre le souvenir que l’âme ramène de ses randonnées nocturnes pendant que le corps physique s’endort. Tout comme nous apprenons dans la vie éveillée, nous apprenons aussi lors de nos rêves. Ces deux livres porteront également le cachet d’autobiographie.

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