RUVUBU/CVR : plus de 6000 victimes déjà tirées des fosses communes.

@Burundibwiza.com mise à jour. Source : RTNB par HAKIZIMANA Placide/


Les Ambassadeurs accrédités au Burundi et les Représentants des Organisations régionales et internationales ont effectué vendredi 7 février 2020, une visite sur le site de la Ruvubu situé sur la colline Bukirasazi, commune Shombo de la province Karusi où sont localisées plusieurs fosses communes datant des massacres de mai-juin 1972.

L’objectif de cette visite était de se rendre compte de l’état d’avancement des activités de la commission vérité et réconciliation (CVR) sur ce cite. Ont pris part également à cette visite, les parlementaires, les représentants des sociétés civils, religieux, ceux du partis politiques et autres.

Sur ce site de la Ruvubu, une équipe de la CVR a été redéployée depuis le 27 janvier 2020 et ça fait dix jours qu’elle est en train de déterrer les restes humains des victimes des massacres de 1972 qui étaient principalement des fonctionnaires de l’ethnies Hutu.

Le Président de la CVR Pierre Claver Ndayicariye a informé que depuis le 27 janvier 2020, parmi 18 fosses communes trouvés, 8 fosses communes sont déjà vérifiées et confirmées par la CVR et qu’ils avaient déjà excavé 6 fosses communes.

A la date de 06 février 2020, nous totalisons autour de 6032 victimes tirées des fosses communes, a précisé le Président de la CVR. Il a expliqué que parmi ces victimes certaines sont reconnaissables en termes d’ossements humains et comptabilisables en partant du nombre des tibias et fémurs collectés.

Selon Pierre Claver Ndayicariye, le site de la Ruvubu symbolise la déchirure, les pleurs et le deuil interdits par le pouvoir politique de l’époque. Il a signalé que la plupart des personnes jetées dans ces fosses communes furent arrêtées sur leur lieu de travail ou chez elles à la maison et ont été embarquées dans les camions militaires ou dans les comminons des privés réquisitionnés par les mandataires de l’Etat pour un très long voyage sans retour dont la plupart transitaient par la prison centrale de Gitega.

Le Président de la CVR a rappelé que cette dernière met en exergue la vérité au service de la réconciliation. Elle donne une place de choix au pardon : c’est-à-dire demander pardon et accorder le pardon pour ceux qui le peuvent. Néanmoins, la loi précise que la CVR n’est pas un appareil judiciaire, a-t-il dit.

Comme l’a précisé le Président de la CVR, à la fin de son mandat, la CVR fera des suggestions et de recommandations relatives aux réparations des victimes, au rétablissement des victimes dans leur dignité, à l’enterrement en dignité des victimes des crises ; mais aussi des recommandations relatives à l’érection des monuments de la mémoire et de la réconciliation au niveau national, provincial et communal.

A la fin de cette visite, une messe en mémoire de ces victimes a été lue par l’Archevêque de l’archidiocèse de Gitega Simon Ntamwana sur ce site de la Ruvubu. Dans son hommerie l’Archevêque a condamné fermement les massacres perpétrés en 1972 et a demandé aux commanditaires de demander pardon . Il a encouragé la CVR dans son travail qui consiste à la recherche de la vérité.

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